En crise, les Majors re-signent à tour de bras
Depuis quelques temps le nombre de groupes signés augmentent avec frénésie chez les Majors.
Que se passe-t-il, la crise est finie ou changement de stratégie ?
Quoi qu'il en soit, c'est l'avant-garde de la nouvelle scène musicale française qui en profite.
C'était le bon temps !
Oui il y à bien longtemps que les Majors de l'industrie musicale française n'avais pas signé autant d'artiste et de jeunes groupes.
Il faut remonter aux "Boys Bands" et autres combos marketés (afin suivre la mode et le filon de "ce qui plait") pour connaitre une telle activité et que de "soupe" et de clones auront vu naitre ainsi les années 80 et 90. Si ça marche tant mieux, sinon, même pas mal ; le marché était en croissance.
Quant à la scène alternative, délaissé par les Majors, elle n'a d'yeux que pour les labels indépendants...
Numérique et réseaux, le début de la fin
Après cela, internet, le téléchargement illégal et le MP3 ont tout balayé, le public découvre le choix et les artistes s'emparent de ces nouveaux outils pour leur diffusion et leur promotion. Pour l'industrie du disque, entre surprise et crise qui se profile, c'est la tétanie. Le marché se resserre, on fusionne et on se recentre sur les "valeurs sûres".
Majors, le temps de l'adaptation
Non la crise n'est pas finie, et même si l'offre légale de la musique en ligne ne suffit pas à compenser la chute des ventes physiques, les grandes maisons de disques sont aujourd'hui en pleine mutation. Le monde change vite et elles doivent suivre le mouvement, le choix est pléthorique et elles veulent nous l'offrir.
Pour cela elles créent en leur sein des structures plus petites en leur donnant le nom d'anciens labels (Universal : Motown, Fontana, Casablanca, Vertigo. Warner : East West. Sony : Arista...) tombés au champ d'honneur.
Pour l'équipe, 4 ou 5 personnes font l'affaire pour découvrir, élaborer le marketing et assurer la promotion. Et comme au bon vieux temps, la quête au nouveau groupe se joue de concerts en démos.
Trouver "le bon cheval"
S'il y a bien une réelle opportunité pour les jeunes groupes, il faut qu'ils répondent à certains critères. Les qualités qui font qu'un groupe peut intéresser une Major aujourd'hui sont :
- L'originalité et une grande identité artistique.
- Un don certain pour le Storytelling.
- Aimer et pratiqué assidument la scène.
- Avoir développé une base de fans conséquente.
- Etre pragmatique dans le développement de son projet musical.
L'innocence et la naïveté n'a pas sa place dans ce business !
Plus subtile devra être la belle histoire, car la richesse de votre musique passera par votre capacité à faire croire que vous êtes les seuls artisans de votre succès. Que vous avez ramé longtemps dans l'ombre des pianos bar et des cafés concerts (même si c'est vrai ;-) pour être enfin découverts par le public d'abord, puis par un label ; un peu comme C2C... Que vous méritez votre place parce que vous n'avez fait aucunes concessions. Que vous n'êtes pas à la musique ce que Spangéro est à la nourriture !
A défaut de se vendre, la musique doit faire vendre
Flop ou Top, l'argent qui aura été investie sur vous devra retrouver le chemin du tiroir-caisse. Pour cela le "B2B" est une des solutions que retiennent aujourd'hui les Majors. Préparez-vous à vendre des baskets, de la voiture ou de l'assurance, soyez près à participer à l'image d'une marque et à donner du concert privé à qui pourra se l'offrir...
Les Majors non pas changées, elles se sont adaptés.
Oui, derrière ces "nouveaux vieux "labels, les maisons de disques retissent leur toile au détriment des labels indépendants et de la sincérité dans la création musicale. Aujourd'hui tout le monde nous racontent de belles histoires pour promouvoir des idées ou vendre du crédit, pourquoi pas elles.
Les Majors peuvent vous apporter beaucoup dans votre développement musical mais ne soyez pas dupes de cette stratégie et ne nous faites pas les dupes de votre histoire.
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Tags : Majors et maisons de disque, Industrie musicale, Economie de la musique, Musique, Majors, signatures
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