Les plateformes de musique en ligne "pleurent" et appellent à l'aide l'état
Deezer, Beezic, Orange, Starzik et le Groupement des éditeurs de services en ligne (Geste) dénoncent par le bien de leur syndicat l'ESML (Syndicat des éditeurs de services de musique en ligne) dénoncent la concurrence déloyale des acteurs internationaux du secteur de la musique en ligne.
A 4 jours de l'ouverture du MIDEM l'ESML crie à l'aide pour défendre leur modèle économique (qui ne marche pas).
Parmi les mesures d'urgence que réclament les plateformes de musiques en ligne et de streaming, certaines ne feront certainement pas sourire les artistes et les créateurs.
Baisse des reversements aux ayants droits
Lorsque l'on voit la déjà faible part de revenus qui est reversé aux artistes (voir notre article) l'ESML ose se plaindre de "l'inflation des reversements aux ayants droit", ils reverseraient selon eux 70 % de leur chiffre d'affaires aux ayants droits. En conséquence ils réclament un 50/50.
En admettant ces chiffres, lorsque l'on sait que le reversement à l'artiste pour une écoute sur Deezer est d'environ 0,004 euros (100 000 écoute = 400 euros !) qu'elle sera la nouvelle part allouée aux créateurs de musique ? Le modèle économique de ces plateformes de musique en ligne est visiblement incapable de générer de la valeur suffisante et de faire vivre le secteur musical. Il est clair que le système de gestion et de répartition des droits est à mettre en cause, la SACEM est un mammouth qu'il faut tondre et réformer d'urgence.
Une TVA plus élevé que celle appliquée aux plateforme concurrentes étrangères
ESML dénonce le taux de TVA qui serait en moyenne de 13% supérieur au taux appliqué à leurs concurrents internationaux.
Renégociation des accords HOOG
Le Syndicat des éditeurs de services de musique en ligne demande aussi une renégociation des accords HOOG * (Les 13 engagements ci-dessous) qui se terminent à la fin du mois de janvier avec un renforcement des contraintes.
Défendre leur rôle de promotion de la chanson et musique française
De plus, le syndicat fait jouer son soi-disant rôle de promoteur de la chanson et de la musique française contre la concurrence internationale et réclame un fond d'urgence de 2 millions d'euros spécialement dédié à l'innovation et à l'investissement dans leurs services.
Appel à la SACEM
Enfin l'ESML exhorte la SACEM à imposer les mêmes conditions de rémunération aux acteurs tels que Youtube et autres concurrents étrangers.
* Les 13 engagements de l'accord HOOG :
- Publication des conditions générales de vente
- Pérennité et stabilité des contrats
- Justification des avances
- Transparence des minima garantis
- Prise en compte des parts de marché
- Définition d'une classification des modes d’exploitation
- Simplification des obligations de compte rendu (reporting)
- Partage des données relatives à l’économie du secteur et état actuel du partage de la valeur
- Transparence au bénéfice des artistes interprètes
- Délai de versement des rémunérations
- Rémunérations au bénéfice des artistes interprètes
- Oeuvres d'expression originale française
- Gestion collective en matière d'écoute linéaire en ligne (webcasting et webcasting semi-interactif)
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Tags : Majors et maisons de disque, Economie de la musique, Rémunération des artistes, Plateformes de musique en ligne, ESML, Appel à l'aide, SACEM
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