Les discussions vont se poursuivrent jusquà la semaine prochaine entre industrie du disque et fournisseurs daccès. Leur charte dengagements communs sera présentée le 29 juillet et devra avoir clarifié les positions sur la méthode de filtrage.
Le Syndicat national de lédition phonographique (Snep) na
pas abandonné lidée dimposer la mise en place dun
filtre sur linfrastructure des fournisseurs daccès, pour
lutter contre léchange illégal de fichiers musicaux via
les réseaux peer-to-peer. Il compte s'appuyer sur létude
réalisée par Cap Gemini pour convaincre le gouvernement du bien-fondé
de ses prétentions.
Selon Hervé Rony, son directeur général, la charte dengagements communs annoncée la semaine dernière par Nicolas Sarkozy sera signée officiellement jeudi 29 juillet. Fournisseurs daccès à internet (FAI) et industrie du disque sont daccord sur tous les points, sauf sur le... filtrage.
«Le point positif est que le gouvernement a lair favorable pour
expérimenter les mesures de filtrage telles que les préconise
létude de Cap Gemini», souligne Hervé Rony. «On
soriente vers la nomination dexperts indépendants pour la
mise en uvre de tests.» Rappelons que dans son rapport, la SSII
recommande linstallation, sur linfrastructure même des FAI,
de filtres capables de repérer et de bloquer les protocoles utilisés
par les réseaux peer-to-peer.
La décision d'activer le filtrer doit venir de l'internaute
Cest précisément sur ce point que les discussions achoppent encore avec les fournisseurs daccès, même si ces «derniers ont mis beaucoup deau dans leur vin», estime le représentant du Snep. Où placer ces fameux filtres? Les FAI ne veulent pas entendre parler dune quelconque intervention sur leur réseau, arguant dimpossibilités techniques et financières. Ils sont en revanche favorables à une solution qui laisse linternaute installer un filtre, sur le modèle du contrôle parental.
«Allot, (la solution retenue par Cap Gemini, Ndlr) est la plus sûre et la moins chère, ce qui est un point important de lexpérimentation», souligne le représentant du Snep. Le principe du volontariat est accepté par le syndicat, mais il ne démord pas de son idée première: le filtre doit être situé au niveau du FAI et activé par ses soins, à la demande de labonné. Car la désactivation est plus compliquée et le filtre est plus difficile à contourner quun logiciel de contrôle parental, explique Hervé Rony.
«Il est très important pour nous que linternaute prenne la décision de lactiver et davoir une activité légale», poursuit-il. «Nous savons que cela naura aucun effet sur les internautes militants pour le "gratuit", mais cela peut affecter une tranche importante des internautes, qui basculeront ensuite vers les solutions légales.»