Les internautes européens et la musique digitale
Les internautes suédois sont les plus nombreux (80 %) à être familiarisés avec la musique digitale, devant les espagnols (75 %), les hongrois et les allemands (68 %). Les français ne se classent qu’en 7ième position (63 %), derrière les hollandais (65 %) et les anglais (64 %).
Nous sommes 60 % à écouter des radios en ligne, 35 % à utiliser un baladeur MP3 et 20 % à utiliser notre mobile à des fins musicales. C’est ce que révèle une étude menée auprès d’un panel représentatif de 4852 internautes européens réalisée par Berlecon Research pour le site Indicare.org, qui se penche plus particulièrement sur les usages.
18 % des personnes interrogées déclarent avoir plus de 500 fichiers de musique stockés sur leur ordinateur et 11 % plus de 1000 fichiers, mais la plus grande proportion (35 %) stocke moins de 100 fichiers musicaux sur son disque dur. Elles sont 77 % au niveau européen à numériser leurs propres CD, 71 % à copier ceux de leurs amis ou parents, 51 % à s’approvisionner par ailleurs sur les réseaux P2P (43 % en France), 29 % à acheter des titres à l’unité dans les boutiques en ligne (27 % en France), 11 % à utiliser des services sur abonnement et 20 % à utiliser des services de musique sur les mobiles (17 % en France).
Au cours des six derniers mois, 85 % de ceux qui ont téléchargé de la musique sur leur ordinateur ont opté pour des références connues d’artistes connus, 44 % pour des références inconnues d’artistes connus et 32 % pour des références inconnues d’artistes inconnus. L’angleterre (38 %) et la France (37 %) sont leaders pour ce qui est de se risquer à la découverte de nouveaux artistes.
58 % des personnes interrogées accordent une très grande importance à l’intéropérabilité des services et des périphériques, et 40 % à la possibilité de partager de la musique avec la famille et les amis. Elles sont 51 % à considérer plus ou moins que l’écoute est plus importante que le fait de pouvoir stocker la musique. Mais celles qui se disent absolument d’accord avec cette assertion ne sont que 20 %.
70 % des personnes interrogées disent avoir rencontré des problèmes de disponibilité des oeuvres, aussi bien sur les réseaux P2P que sur les boutiques en ligne légales. C’est d’ailleurs le principal problème rencontré dans leur expérience de la musique digitale, devant la difficulté à accéder aux services (57 %) et à trouver de l’aide (56 %). Viennent ensuite les problèmes de DRM (55 %) et de qualité des fichiers musicaux (55 %).
Concernant les boutiques de téléchargement, les internautes européens accordent majoritairement de l’importance aux possibilités de pré-écoute (77 %), aux systèmes de recommandation (73 %) et à une offre plus élargie par rapport aux sites de vente de CD par correspondance (60 %).
Les hongrois sont les plus nombreux à trouver les offres de musique sur abonnement attractives (69 %), devant les français (56 %), les allemands (47 %) et les hollandais (44 %). De quoi faire tomber quelques clichés, sur le caractère méditérranéén des français notamment, qui marquerait une préférence pour le téléchargement à l’unité, et sur le fait que le marché britannique serait plus mûr pour ce type d’offre. Les anglais ne sont en effet que 38 % à trouver les services sur abonnement attractifs.
A noter que 69 % des internautes européens n’ont jamais entendu parler de DRM. Ils sont 23 % à en avoir entendu parler sans savoir ce que c’est, 10 % à savoir approximativement de quoi il s’agit et seulement 3 % à être vraiment au fait (2 % en France). 79 % ne savaient pas si la musique qu’ils ont téléchargée sur Internet était protégée par un système de DRM (72 % en France) et 71 % ignoraient si son usage faisait l’objet de restrictions (65 % en France).
Ils sont une proportion égale (43 %) à se soucier ou non de savoir si la musique qu’ils téléchargent est protégée par le copyright (53 % des internautes français s’en soucient) et 14 % à ne pas savoir vraiment ce que le copyright signifie (12 % en France).
22 % considèrent que télécharger de la musique sur les réseaux P2P est légal (30 % ont un avis contraire), mais ils ne sont que 12 % à partager le même avis sur la mise à disposition (upload).
La proportion d’utilisateurs réguliers des réseaux P2P n’est que de 22 % au niveau européen, estime cette étude. L’espagne se classe en tête (43 % d’utilisateurs réguliers) devant les Pays-Bas (31 %), la Suède (23 %), l’Angleterre (19 %), la France (15 %), l’Allemagne (11 %) et la Hongrie (11 %).
Pour plus d’informations, je vous renvoie à l’intégralité de l’étude, qui peut être téléchargée au format PDF à l’adresse : http://www.indicare.org/survey
C’est de loin l’étude la plus intéressante que j’ai lue sur le sujet depuis des lustres. Et elle est gratuite. Forrester, Jupiter et consorts n’ont qu’à aller se rhabiller
Par Philippe Astor le 26/5/2005 @ 11:59 ZDNet